La fascination des femmes pour Hitler
> Date de la premiere difusion :
En multidifusion à partir du 8 Septembre 2011
Planete
Extrait:
Il existe aujourd’hui une littérature abondante sur la vie sentimentale d’Adolf Hitler.
Les théories et spéculations les plus folles ont été avancées, des pratiques sexuelles sadomasochistes du Führer jusqu’à l’existence improbable d’un héritier. Pourtant, avant sa fulgurante ascension politique, Hitler était un jeune homme timide et réservé avec les femmes. Ce n’est qu’après la Première Guerre Mondiale, alors qu’il entre en politique et commence à acquérir une certaine assurance, qu’Hitler fascine les femmes.
Les historiens soupçonnent une liaison avec l’Anglaise Winifred Williams, devenue Winifred Wagner : après leur rencontre, elle devint une admiratrice passionnée d’Adolf Hitler, à qui elle apporta le papier sur lequel il écrivit Mein Kampf derrière les barreaux.
On prête encore de nombreuses histoires et aventures au Führer, pas toujours vérifiées, et pas toujours crédibles. Cependant, quelques noms émergent : toutes ou presque connaîtront une fin tragique. La fille de la demi-sœur d’Hitler, Angelika Raubal, surnommée « Geli », devient officieusement la maîtresse de l’homme fort du parti nazi en 1927. Cette relation, caractérisée par la violence et la jalousie, prendra fin en 1931 lorsque la jeune femme se suicide avec l’arme de son amant.
Enfin, en 1932, la belle et frivole Eva Braun, assistante du photographe officiel du parti, Heinrich Hoffmann, entre dans la vie d’Adolf Hitler. Elle s’installera à la Chancellerie en 1939 et restera aux côtés du Führer jusqu’à la fin. Peu de gens avaient connaissance de cette relation entre le chef du Reich et Eva Braun. Ce n’est qu’en 1945 que leur liaison fût officialisée.
Le Führer entretient également des relations platoniques avec des femmes influentes, qu’il utilise pour sa propagande : on pense à la séduisante cinéaste officielle du parti, Leni Riefenstahl, ou encore à Magda Goebbels, épouse du chef de la propagande nazie.
La succession de ces relations hétéroclites et chaotiques constitue le fil rouge de notre récit : mais ce documentaire tente parallèlement d’offrir une vision d’ensemble sur la condition et la vie des femmes sous le joug du dictateur. En effet, les femmes occupaient un rôle central dans la vision d’Hitler de créer un peuple allemand pur et souverain, aryen. Pourtant il ne leurs confie presque aucun pouvoir politique !
La politique démographique agressive du Troisième Reich encouragea les femmes «racialement pures» à enfanter le plus possible d’enfants «aryens». Dès 1935, les dirigeants SS, Himmler en tête, lancent le programme national de « Lebensborn » (source de vie) : les membres de la SS doivent donner naissance à au moins quatre enfants de race pure. Ces naissances étaient souvent illégitimes et les mères étaient logées dans des centres en attendant le recrutement de parents adoptifs. A partir de 1941, ces enfants aryens furent élevés dans toute l’Europe occupée, afin de peupler les terres colonisées à l’est. 200 000 enfants polonais ont été arrachés à leurs familles pour recevoir une éducation allemande dans de nouvelles familles. Des femmes slaves furent aussi enlevées afin de procréer pour le Reich. Le traumatisme de ces enlèvements est toujours présent.
Les femmes allemandes étaient enrôlées dès leur plus jeune âge dans des organisations nazies, BDM, où elles apprenaient à jouer leur rôle de mère et d’épouse obéissante. Avec la guerre, ces organisations furent forcées d’abandonner leur idéal domestique : avec le besoin pressant de main d’œuvre, les femmes se mirent au travail, dans les usines et dans les champs, mais également dans l’armée et même les camps de concentration et d’extermination. Plus de 3200 SS femmes firent partie de l’encadrement des camps d’exterminations.
La fascination qu’Hitler exerçait sur les femmes est indéniable. Emportées dans un élan patriotique, celles-ci ont activement participé à l’effort de guerre et à la construction du Troisième Reich. Alors que certains historiens insistent sur la complicité des femmes avec le gouvernement, d’autres au contraire les présentent comme des victimes de la propagande et des politiques natalistes nazies. Les femmes du Reich payèrent très cher leur fascination pour ce caporal quelles aidèrent majoritairement par leurs votes répétés à devenir le Führer. Durant le printemps 1945, 2 millions 500 000 se firent violer par les troupes de l’Armée Rouge ! Ce documentaire tente de démêler la complexité de ces rapports entre les femmes et Adolf Hitler.