Crime au féminin
> Duree : 52’
> Date de la premiere difusion :
diffusion courant 2012
France 3
Extrait:
Une coproduction, France Télévisions, France 3 « Ile de France » Atalante Films, Les Cartonneurs Associés.
Le mythe de la femme, mère, douce, aimante est aujourd’hui remis en cause par l’apparition de nouveaux phénomènes inquiétants. La femme contemporaine est désormais plus fortement sujette à des attitudes pulsionnelles qui entraînent parfois certains dérapages. Violence, délinquance, crime, « le genre féminin » rattrape peu à peu les hommes « encore très majoritaire dans le domaine du meurtre », ces faits provoquent un certain émoi. Quelles sont les raisons et les motivations qui poussent ces femmes à agir de la sorte ? Ce sont ces nouveaux faits de société que nous allons tenter de comprendre par la réalisation de ce documentaire.
Délinquance.
Nous abordons, ce film par la délinquance féminine qui augmente régulièrement à la lumière des informations fournies par l’ONDRP. Regroupées notamment en bandes et âgées en moyenne entre 12 et 17 ans, ces filles n’hésitent pas à se comporter de manière très violente pour des motifs souvent bien futiles. Selon le rapport de l’Observatoire National de la Délinquance et de la Réforme Pénale (ONDRP), en 1996 les filles mineures interpellées et mises en cause par les forces de polices et de justice, ne représentaient que 10% des personnes. Aujourd’hui 19%, parmi les mineurs féminines incriminées, 55% sont présentes pour atteinte aux biens et à 23% pour atteintes volontaires à l’intégrité physique ! Bien que la délinquance féminine reste inférieure à celle des garçons, elle progresse cependant trois fois plus vite. Le phénomène se développe partout en France. Aux palmarès des villes et régions qui souffrent le plus de cette délinquance, l’Île-de-France arrive majoritaire en tête avec la banlieue nord de Paris, la Seine Saint-Denis, mais encore la Courneuve, Aubervilliers, ou Clichy-sous-bois etc. Les statistiques démontrent que les jeunes dont les parents sont issus de l’immigration sont les plus actifs dans le domaine de la délinquance, en particulier les jeunes d’origines maghrébines ou africaines, mais aussi en moindre mesure des françaises de souche. Nous avons mené l’enquête avec des sociologues, telles, mesdames Thérèse Bouche, et un juge pour enfants, Olivia Cligman, afin d’évoquer des explications. Malgré, ce que déclare le représentant de la Préfecture de Police de Paris « il n’y aurait pas de bandes de filles délinquantes en Région Parisienne », nous avons recensé 8 bandes en RP, soit environ 200 membres souvent très violentes. Les filles intègrent les bandes de garçons comme une forme d’apprentissage. Elles participent de plus en plus aux violences collectives et nombreuses. Auteurs de coups et blessures volontaires, rackets, humiliations, agressions gratuites, vols avec violence, vols à l’étalage, la liste est encore bien longue des méfaits fer. Elles sont prêtes à tout pour défendre leurs territoires. Quand elles sont interrogées sur les raisons de leurs motivations, celles-ci parlent de vengeance, de manque de respect et de jalousie. Aussi nous avons interviewé un confrère ayant rencontré, ces ados qui sèment la terreur dans les métros et à la foire du Trône. Son témoignage apporte bien la preuve que cette délinquance existe et qu’elle se développe aussi dans d’autres grandes villes. Ce phénomène émergeant, n’est pas encore parfaitement pris en compte par le Ministère de la Justice et son département de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Afin de tenter de récupérer un maximum de jeunes délinquantes, qui peuvent avoir commis des actes extrêmes graves tels des tentatives d’homicides, nous nous sommes rendus dans la Loire, dans l’un des trois Centre Educatif Renforcé. Là, par session de 6 mois, 6 adolescentes qui étaient parfois incarcérées et multirécidivistes sont prises en charge. Nous les avons filmées sans contrainte. Elles tentent de se socialiser et de retrouver une vie normale dans la société, la thérapie, l’éducation de multiples activités etc. 60 % des pensionnaires sont récupérées, c’étaient leurs dernières chances avant l’incarcération.
Crime au féminin.
Mais comment expliquer les actes effroyables commis par des femmes d’âges mûrs. La criminalité féminine émerge aussi cruelle que celle exercée par les hommes pour des motifs souvent bien déterminés. Sur les 770 meurtriers mis en cause en 2009 figuraient 110 femmes, soit 14,3% du total. En 1976, les femmes ne représentaient que 7,8 % des individus accusés de crimes avec violence.
Crimes passionnels, infanticides « 13 crimes sur mineurs commis en 2010 », les femmes sont capables d’exercer des violences physiques et sexuelles, des menaces et des humiliations sur leurs victimes, au même titre que les hommes. Afin d’essayer de décrypter ce nouveau phénomène, nous avons rencontré de grands spécialistes, Serge Bornstein psychiatre expert, Michèle Agrapart Delmas psycho, criminologue, le docteur Roland Coutanceau psychiatre et Paul Lefèvre, chroniqueur judiciaire. Pour illustrer ces propos, nous avons enquêté et présenté deux crimes très différents dont les femmes étaient des meurtrières. La première affaire est l’assassinat du jockey Christophe Le Scrill, le 4 janvier 1994 à Lamorlaye. Sexe, ultra violence, jalousie et argent, tels sont les mobiles. Le jockey est étranglé par sa femme Nathalie sous les yeux de sa petite fille Mayerling, verdict 20 ans de réclusion. Elle sortira après 8 ans de prison. Dans le deuxième homicide, nous abordons le portrait de l’une des rares tueuses en série française, l’infirmière Christine Malévre. Pendant plusieurs années, dans le cadre d’un service très dur de neurologie et pneumologie, où les soins palliatifs sont mis en œuvre. Elle va assassiner 6 malades au moyen de surdoses de morphine et de potassium, durant son service de jour ! Cela sans que la gouvernance de l’hôpital de Mantes-la-jolie ne se soit inquiétée de ces décès de malades à répétition, étrange ? Nous rappelons le comportement fragile et déroutant de Christine notamment dans son système de défense. Elle fera appel en 2003 et sera condamnée à 12 ans de prison, mais ressortira quatre ans après en 2007. Aujourd’hui elle s’est mariée et exerce le métier de comptable, toujours les chiffres…
Pour dévoiler ces multiples meurtriers, nous nous sommes rendus au Fort de Rosny sous bois (93) où la Gendarmerie Nationale a établie ses 12 laboratoires de police scientifiques. Rappelons que la Gendarmerie traite environ chaque année 50% des homicides volontaires. Il a été constaté que beaucoup d’éléments physiologiques et anthropologiques offrent la possibilité de mettre en évidence la participation des femmes lors de crimes. Ils existent bien, et notamment des ADN spécifiquement féminins.
Le documentaire s’achève sur une séquence consacrée à la criminalité des femmes terroristes, illustrées notamment par les assassinats commis des femmes membres des commandos de l’ETA, « 829 meurtres répertoriés et des milliers de blessés » 91 femmes auraient participé à ces meurtres. On apprend notamment avec effroi de la bouche de l’ancien Procureur anti terroriste, Irène Stoller que les commandos de tueurs s’étaient repliés en France avant la trêve de 2010. Ils étaient constitués de deux hommes et d’une femme, extrêmement déterminés et sur entraînés. Elles n’hésitaient pas à tuer à bout portant, selon les policiers espagnols. Parmi les dizaines de tueuses qu’elle a jugée, Madame la Procureur se rappelle de la magnifique Idoa Lopez Riano aux yeux verts. « La Tigresse ». Selon certains, elle se serait laisser séduire avant de tuer ses amants, une authentique romantique ! Arrêtée en France, elle a son palmarès 23 meurtres et de multiples attentats à la bombe. Idoa a été condamnée à 2000 années d’emprisonnements. Les femmes terroristes n’ont plus de limites .Les images sont notamment constituées de tournages, mais aussi en provenance de l’INA, ainsi que de la Guardian Civil Espagnole et du Ministère de l’intérieur espagnol.